Pause…

Et me voici de retour après cette pause estivale bien appréciée !

Beaucoup de découvertes encore durant ces quelques jours de vadrouille cette fois ci en France. Ce pays regorge de richesses et l’on comprend que nos amis étrangers le visitent avec tant d’assiduité. De la douceur des plages océanes à la fraicheur des grottes, des voutes d’églises au ceil étoilé, de la campagne verdoyante aux villes soignées, un parcours riche en découvertes naturelles ou architecturales voire culinaires ! à suivre…

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Florence

Dans cette ville, il y a El Duomo, déjà longuement évoqué dans un article précédent. Mais pas que ! Chaque promenade réserve de nouvelles surprises, séduit par de nouvelles merveilles.

La place de la Seigneurie d’abord, souvent baignée par le soleil, en fait partie. Dominée, et comme écrasée par le « Palazio Vecchio » et son beffroi, sévère construction de pierres solides, à l’allure d’une forteresse médiévale, la place présente une apparente irrégularité. Il est vrai qu’on ne peut en définir la forme, et les bâtiments qui la cernent ne semblent pas coordonnés entre eux. Pourtant, où que l’on se trouve, on a l’impression d’une composition parfaite et délibérément agencée. La déambulation, que l’on peut entamer par sept points différents, donne vie aux diverses sculptures qui la peuplent, faisant d’elle un musée en plein air. En se promenant, on les voit se déplacer et se détacher sur des fonds changeants, procurant ainsi une incroyable richesse de points de vue.

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Hagondange

Souvenez-vous : je vous ai parlé, il y a quelques temps, de Thomas et de ses « escapades toxiques »… Si elles m’ont tant touchées c’est que moi aussi j’ai une tendresse particulière pour ces sites abandonnés des hommes qui ouvrent parfois des horizons incroyablement neufs.

Cela remonte au printemps 1992, un voyage hors du temps réalisé dans la cimenterie d’Hagondange, en Lorraine. Menacée par les bulldozers, ce site vétuste, pourtant dépositaire de trésors graphiques et architecturaux, m’était apparu comme magique, créateurs de mondes parallèles. Exploration à la limite du permis, ce lieu mystérieux, comme en attente, a provoqué des sensations et émotions inoubliables. N’ayant pas jusque là d’attirance particulière pour les friches industrielles, j’avais la sensation de me lancer dans une nouvelle aventure sans imaginer la séduction que la cimenterie allait avoir sur moi.

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El Duomo : Santa Maria del Fiore

Pas besoin de préciser la ville, pour moi il n’y en a qu’un ! Je ne l’imaginais pas si grand, pas si magnifique, pas si envahissant. Regarder les photos dans les livres, les cartes postales, lire des descriptions… Tout cela n’a rien à voir avec ce sentiment de domination que l’on éprouve, si petit à ses pieds. Quelle merveille, quelle présence, quel exploit !

duomo

De partout dans la ville on peut l’apercevoir, mais lorsqu’on s’en rapproche, par le dédale des petites rues ombragées, on le perd de vue, il disparaît pour mieux vous sauter aux yeux quand, au détour d’une rue, il surgit. Et de la place Michel-Ange, sur cette colline qui regarde la ville, il vous apparaît comme assis sur la cité qu’il domine. Ampleur de l’architecture à l’altière beauté. Ah ! Florence et son Dôme, emblème et fierté de la ville, gigantesque et vertigineux, point par lequel sans cesse on repasse au cours de déambulations multiples et charmantes dans cette ville de Toscane.

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Java

Coeur de cet archipel de plus de 17 000 îles, l’Indonésie, Java abrite la capitale Jakarta mais c’est à Yogyakarta que l’on découvre le mieux les traditions complexes et la culture de cette fabuleuse île. Les villes, polluées et souvent encombrées, n’ont pas beaucoup d’attrait mais les paysages sont superbes, des volcans aux rizières, du bleu des lacs au fond des cratères, au vert de la végétation luxuriante, en passant par le gris soutenu de pierres jusqu’au jaune soutenu des cristaux de souffre, l’île regorge de merveille qu’il faut découvrir avec patience, au rythme indonésien.

Après notre découverte de Yogyakarta à bord des beçaks colorés, nous avons pris la route pour rejoindre le temple de Borobodur, plus grand monument bouddhiste au monde,  construit entre le VIIIe et le IXe siècle. Lieu de pèlerinage impressionnant, son ascension se fait au rythme des bas-reliefs relatant les épisodes de la vie du bouddha. La terrasse supérieure, ponctuée de cloches de pierres ajourées, atteinte, une vue magnifique sur la campagne alentours s’offre à vous, ponctuée de rizières et de cocoteraies, avec en toile de fond le volcan Merapi.

Nous sommes redescendus sous le soleil montant, pour aller parcourir à vélo cette campagne luxuriante, visiter les villages traditionnels de cette région, riches d’un artisanat encore bien vivant. Accueillis dans la maison d’un instituteur pour un déjeuner riche en couleurs, nous avons pu danser au rythme des gamelans avec les enfants du village.

Java1

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Rhinocéros

Rhinocérosd’Eugène Ionesco

Pas l’animal sauvage non ! Mais bien la pièce de théâtre, jouée actuellement à la MC2 à Grenoble. Texte difficile, parfois absurde, mais que l’on pourrait résumer comme le récit d’une épidémie de « rhinocérite », sorte de maladie qui fait tomber toutes les résistances, met en avant les comportements grégaires, les phénomènes de mode. Bérenger, traité au début comme naïf et inadapté à la vie en société, peurreux, est finalement le seul à résister, à décider de ne pas rentrer dans le rang, à avoir le courage de rester humain face à la sauvagerie des rhinocéros.

Beaucoup d’interprétations possible pour cette fable, magnifiée ici par une mise en scène élégante et sobre, servie par des acteurs fabuleux, sans parler des lumières subtiles et magiques. Quatre tableaux au décor efficace, de la terrasse de café, au bureau avec ses employés, puis au domicile de Jean, avant la solitude de la chambre de Bérenger. Tout est beau : l’éclairage, les couleurs, les constructions en bois secouées par le passage des rhinocéros, éclairées avec art…

Un très beau moment de théâtre, vraiment, qui permet d’aborder avec délice ce texte ardu !

http://www.mc2grenoble.fr/mc2_programme_reservation/zoom.php?spec=1618

Atlas

Nous sommes arrivés dans la grisaille et le vent. Et même si nous avions quitté la France par un froid polaire, nous étions un peu dépités. Nous avons donc roulé de Casablanca à Marrakech, sur une autoroute surprenante, bordée de vaches ruminantes et de troupeaux de moutons, traversée ici ou là, par des piétons plus ou moins chargés… Prudence !

Après un déjeuner rapide, composé d’un délicieux tajine, première saveur du pays, nous nous sommes attaqués à la route menant au col du tizi n’tichka, toujours dans la grisaille.

Lacet après lacet, nous avons grimpés les centaines de mètres éprouvants nous séparant du Haut Atlas.

Maroc1

Mais la récompense était au sommet (2 260 m) ! Comme par magie, le ciel bleu est apparu, les paysages métamorphosés par la lumière d’un soleil bénéfique, éclairant les contrastes de terre rouge et de champs d’un vert tendre. Tout à coup, nous nous sentions arrivés…

La route, étonnement, est devenue plus facile, traversant des paysages totalement dépaysant. Elle redescend sur le versant sud de l’Atlas à travers un paysage rocheux et tourmenté, ponctué de villages de pisé rouge. Puis elle s’élargit doucement et continuent.

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La Déesse des petites victoires

la DéesseYannick Grannec

 

« Si les gens ne croient pas que les mathématiques sont simples, c’est uniquement parce qu’ils ne réalisent pas à quel point la vie est compliquée »

John von Neumann

mathématicien et physicien

Histoires croisées de deux femmes, côtoyant, aimant et supportant des hommes à l’intelligence mathématique. Echange de souvenirs, de ses petits moments de vie qui finalement sont la base tangible de ces « génies » qui sans ces femmes aimantes à leurs côtés, n’aurait pu accomplir leurs travaux.

Récit en filigrane de la vie de Kurt Göbel, mathématicien du XX° siècle, peu connu des profanes, et qui ne savait pas vivre, terrorisé par le monde de ces semblables, paranoïaque et inadapté aux relations sociales. Récit surtout de sa femme Adèle, qui ne savait qu’aimer, et qui porta toute sa vie le corps de ce génie fragile… Récit aussi d’Anna, jeune femme effacée par une mère omnipotente et un amour finalement semblable à celui d’Adèle mais qu’elle fuit pour se protéger. Tous ces récits croisés sur fond de ce XX° siècle fascinant et terrifiant à la fois, qui vit la découverte de l’énergie atomique et les ravages d’Hitler.

Ce roman, formidablement écrit et documenté, est une ode au génie humain mais surtout à l’amour sans qui il ne serait rien…

« Tout ce que j’aurai fait pour lui dans ma vie. Ranger le monde pour empêcher cette maudite entropie de l’engloutir. Toutes les femmes ont-elles le même destin ? S’appareiller, par amour ou par besoin de sécurité, pour finir par tenir à bout de bras celui qui était censé être le rocher. Est-ce notre lot à toutes ? Ces frères, ces pères, ces amants, amis, sommes-nous là pour les repêcher ? Est-ce dans ce but loufoque que Dieu nous a donné des seins ou des hanches ? Sommes-nous seulement des bouées ? Que nous reste-t-il après, quand il n’y a plus personne à sauver ?

Ranger les souvenirs. »

Pour la beauté du texte…

Hier, sortie en famille : théâtre. Une fois n’est pas coutume, il a fallu motiver ! Un argument de poids cependant pour y arriver, une valeur sure : Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand…

Quelques surprises cependant sur cette mise en scène de Dominique Pitoiset, sur ce Cyrano interprété par Thierry Torreton.

Cyrano

Pourquoi cette grande salle blanche pavée dont les néons aveuglent, ces tables et tabourets métalliques, ce juke-box, cet évier, ce placard à balai et ce fauteuil d’hôpital ? Pourquoi cette bande d’hurluberlus, en pyjamas, pieds nus, bourrés de tics ? Pas forcément le genre de décor que l’on imagine pour ce poème de cap et d’épée… Doit-on déduire que Cyrano n’est qu’un fou parmi les fous ? Mort dans son fauteuil avant même le début de la pièce, alors que le public intrigué se demande s’il est bien réel…

Mais finalement qu’importe ! Au fur et à mesure que les mots se placent, on se laisse prendre par la magie, tant ce texte intemporel caresse nos oreilles et on en vient à oublier ce drôle de décor qui finalement donne encore plus de force à ces tirades inoubliables, celle du nez d’abord, celle du baiser ensuite et puis celle de la chronique hebdomadaire de monsieur Hercule Savinien Cyrano de Bergerac se terminant sur son dernier souffle…

http://www.mc2grenoble.fr/mc2_programme_reservation/zoom.php?spec=1614

Escapade toxique

Le hasard fait si bien les choses !

Un échange, une discussion, une association d’idée et quelqu’un vous présente quelqu’un ! Au fil de la conversation vous vous rendez compte avoir quelques points communs… et puis c’est tout ! Sauf que… Imperceptiblement de petits signes vous ramènent à cette rencontre. A l’aide d’une carte de visite d’un drôle de format, vous allez vous promener sur le net, attrapant dans vos filets quelques images séduisantes… Et puis vous les partagez… Vous allez déjeuner au Détour d’un bistrot et vous retombez sur ces mêmes images, avec leur univers si particulier. Alors vous avez envie de les faire découvrir à d’autres !

Tout simplement, je vous propose une petite escapade pas si toxique que son nom l’indique pour admirer ces instantanés de paysage urbain abandonné.

« Suivre un pèlerinage urbain, c’est redécouvrir des lieux privés de sens et déshumanisés. » Thomas MANIAQUE

http://www.escapade-toxique.com/#!collections/c48u