Pour la beauté du texte…

Hier, sortie en famille : théâtre. Une fois n’est pas coutume, il a fallu motiver ! Un argument de poids cependant pour y arriver, une valeur sure : Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand…

Quelques surprises cependant sur cette mise en scène de Dominique Pitoiset, sur ce Cyrano interprété par Thierry Torreton.

Cyrano

Pourquoi cette grande salle blanche pavée dont les néons aveuglent, ces tables et tabourets métalliques, ce juke-box, cet évier, ce placard à balai et ce fauteuil d’hôpital ? Pourquoi cette bande d’hurluberlus, en pyjamas, pieds nus, bourrés de tics ? Pas forcément le genre de décor que l’on imagine pour ce poème de cap et d’épée… Doit-on déduire que Cyrano n’est qu’un fou parmi les fous ? Mort dans son fauteuil avant même le début de la pièce, alors que le public intrigué se demande s’il est bien réel…

Mais finalement qu’importe ! Au fur et à mesure que les mots se placent, on se laisse prendre par la magie, tant ce texte intemporel caresse nos oreilles et on en vient à oublier ce drôle de décor qui finalement donne encore plus de force à ces tirades inoubliables, celle du nez d’abord, celle du baiser ensuite et puis celle de la chronique hebdomadaire de monsieur Hercule Savinien Cyrano de Bergerac se terminant sur son dernier souffle…

http://www.mc2grenoble.fr/mc2_programme_reservation/zoom.php?spec=1614

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Opéra

Il y a quelques jours, j’ai fait un long voyage… un peu contre ma volonté, surtout pour lui faire plaisir ! Je lui ai offert des billets pour le « Met » (Metropolitan Opéra of New York) et non rassurez vous je n’ai pas cassé la tirelire pour l’emmener de l’autre côté de l’atlantique, juste des billets pour la retransmission en salle… Rien que ça, c’est un voyage ! Penser que 3 millions de personnes dans le monde regardent la même chose au même moment !… ah les merveilles des nouvelles technologies. Avant la représentation, les caméras filment la salle et vous pouvez détailler, un peu comme si vous y étiez, le public installé dans les fauteuils de velours rouges. Puis une « présentatrice », dans son américain fluide et enthousiaste, vous présente l’œuvre que vous allez découvrir, son auteur, les interprètes…Elle a cette façon exquise de prononcer « les troyens » et c’est là, au détour d’une phrase approximativement comprise, que vous comprenez que l’Opéra va durer 5h30 ! Il est 18h, vous n’avez pas diné (erreur de débutant !)…il va falloir que le spectacle en vaille le coup !

Heureusement, la représentation est à la hauteur de sa réputation, la musique de Berlioz est sublime, les voix exceptionnelles et la mise en scène grandiose. Même si la première partie peut vous sembler un peu longue, un peu sombre, la suite est une merveille où se mêlent les voix et les corps, entre chorale et ballet… Les entractes sont comblées par des interviews, des promenades dans les coulisses, des images de l’envers du décors…

Je vous mentirais si j’affirmais avoir tout vu, (il semble en effet que j’ai quelque peu dormi !) mais c’est une superbe manière de découvrir l’opéra avec la garantie d’admirer la crème de la crème des protagonistes de ce milieu.

Oscar et la courbe…

CathBrasilia« Un architecte doit savoir dessiner et écrire »

Oscar Niemeyer

Pour l’architecte que je suis, certaines villes sont mythiques et je rêve de les découvrir. Elles sont chacune indissociables d’un grand nom de l’architecture… Chicago, pour les maisons de Franck Lloyd Wright, Chandigarh, véritable expérience architecturale et urbanistique imaginée par Le Corbusier et Brasilia, enfin, dont les bâtiments phare ont été conçu et dessinés par Oscar Niemeyer, dernier à faire sa révérence…

L’architecture vient ainsi de perdre le dernier survivant des précurseurs de la modernité du XX° siècle, une de ses personnalités les plus emblématiques. Il a tout au long de sa longue vie (104 ans !) et sans relâche consacré son énergie à l’architecture, a toujours su utiliser les techniques modernes d’une façon créative et actuelle. Poète du béton, dont l’appétit pour la vie, la beauté et la justice, a fait de lui un architecte hors norme.

Alors qu’il se nomme Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares, on le connait seulement sous ce nom de Niemeyer dont la consonance étonne pour ce brésilien amoureux des courbes de son pays, celles des montagnes de Rio, celles des cours des fleuves, celles du corps des femmes… Ces courbes libres et sensuelles que l’on retrouve dans son architecture. Il affirmait ainsi « l’architecture est faite de songes, de fantaisie, de courbes et de grands espaces libres (…) une manifestation de l’esprit, de l’imagination et de la poésie »

Et il est vrai que l’on s’évade rien qu’en regardant ses croquis au trait épais mais sûrs, d’une simplicité incroyable, et où pourtant figure toute la complexité du bâtiment futur.

Le cœur cousu

de carole Martinez

 

Certains livres se méritent. Leur lecture demande une certaine patience. Ils imposent un rythme, une progression pas à pas, tellement l’intensité du récit est forte. Ce roman, où le merveilleux prend souvent le pas sur la réalité, en fait parti.

Ce conte, entre magie et sorcellerie, entre vie et mort, entre lumière et ténèbres, entre Dieu et le Diable, entre richesse et pauvreté, est fait de contrastes… La mesquinerie et la jalousie y ont leur place, l’amour et la générosité aussi, la folie avant tout.

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Précisions…

Je me suis présentée rapidement à l’ouverture de ce blog… Je chemine depuis ce jour avec et sans vous !

Pour être un peu plus loquace, j’ai mon diplôme d’architecte depuis bientôt 20 ans. J’ai fait ces études parce que j’étais réellement intéressée par l’architecture, en tant que créatrice de lieu de vie, de lien social, d’espace urbain. Après ces études passionnantes, pendant lesquelles j’ai voyagé, au sens très large du terme, propre et figuré, je me suis tout naturellement orienté vers l’urbanisme, dans lequel je retrouvai cette dimension de lien, de vie, d’échange.

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Les Oliviers de Négus

de Laurent Gaudé

Il m’arrive parfois de débuter un roman, impatiente de retrouver un auteur, comme un rendez-vous avec un vieil ami. Ils ne sont pas si nombreux à me garder fidèle, le plus ancien étant, sans aucun doute, mon « ami » d’outre-atlantique Paul Auster, avec qui chaque rendez-vous est un nouveau voyage dans son univers américain, mais surtout new-yorkais.

Il n’est pas seul heureusement et depuis quelques années chaque rendez vous avec Laurent Gaudé fut un plaisir, du « Soleil des Scorta » en passant par « Eldorado » jusqu’à « la Porte des Enfers ». Même si les sujets lus étaient de plus en plus sombres, je ne m’attendais pas, en ouvrant « les Oliviers de Négus », à tant de noirceur.

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