Pause…

Et me voici de retour après cette pause estivale bien appréciée !

Beaucoup de découvertes encore durant ces quelques jours de vadrouille cette fois ci en France. Ce pays regorge de richesses et l’on comprend que nos amis étrangers le visitent avec tant d’assiduité. De la douceur des plages océanes à la fraicheur des grottes, des voutes d’églises au ceil étoilé, de la campagne verdoyante aux villes soignées, un parcours riche en découvertes naturelles ou architecturales voire culinaires ! à suivre…

Féérie

Chaque année à la même date, à l’heure où notre patriotisme se régale de festivité, je me redis la chance qu’a Grenoble d’avoir accueilli en 1925 l’exposition internationale de la houille blanche et du tourisme, et à cette occasion, d’avoir sollicité l’architecte et entrepreneur Auguste Perret, précurseur du béton armé. Etant l’un des berceaux de la cimenterie française -qui ne connait pas les entreprises Vicat ? – la ville possède en toute logique au cœur de son parc Mistral un objet de mise en scène absolument fabuleux.

Bien sûr on peut s’enorgueillir que ce soit la première tour en béton armé du monde, haute de près de 100m, seul vestige de cette exposition, on peut saluer la prouesse technique de l’époque, moderne et précise, on peut regretter aujourd’hui, et depuis plus de 50 ans (!), qu’elle soit fermée au public, faute d’entretien et de restauration… Mais chaque 14 juillet depuis une bonne dizaine d’années maintenant, elle est à la focale de tous les regards, digne au centre de mille étoiles, éclatant au rythme de la musique. Tiré de tous les étages et du sol, le feu d’artifice nous offre chaque année une nouvelle mise en lumière de ce signal grenoblois, le rendant magique, même si cette année la musique était inaudible ! Dommage et surement un peu frustrant pour les musiciens talentueux installés sur la scène.

montageEspérons cependant que ce moment de magie n’endommage pas plus l’édifice… Espérons également que la ville prenne enfin soin de ce patrimoine culturel de prix et songe à le réhabiliter. Une souscription semble au goût du jour… gageons que les citoyens soient alors touché et s’impliquent à leur mesure dans la remise en état de ce qui pourrait devenir un formidable outil de mise en valeur de la ville.

Florence

Dans cette ville, il y a El Duomo, déjà longuement évoqué dans un article précédent. Mais pas que ! Chaque promenade réserve de nouvelles surprises, séduit par de nouvelles merveilles.

La place de la Seigneurie d’abord, souvent baignée par le soleil, en fait partie. Dominée, et comme écrasée par le « Palazio Vecchio » et son beffroi, sévère construction de pierres solides, à l’allure d’une forteresse médiévale, la place présente une apparente irrégularité. Il est vrai qu’on ne peut en définir la forme, et les bâtiments qui la cernent ne semblent pas coordonnés entre eux. Pourtant, où que l’on se trouve, on a l’impression d’une composition parfaite et délibérément agencée. La déambulation, que l’on peut entamer par sept points différents, donne vie aux diverses sculptures qui la peuplent, faisant d’elle un musée en plein air. En se promenant, on les voit se déplacer et se détacher sur des fonds changeants, procurant ainsi une incroyable richesse de points de vue.

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« L’homme dans la ville inquiétée »

La ville intelligente est-elle inquiétante ?

En tout cas, c’est ce terme de « ville inquiétée » qui m’a interpellé et donné envie de me rendre à ce « Café Théâtre » à la Maison de l’Architecture de l’Isère en ce 20 juin.

La soirée a débuté avec une lecture vivante d’une des sept nouvelles de l’ouvrage de Robert Silverberg « Les Monades Urbaines », ouvrage de science fiction paru en 1971, par le comédien Bernard Garnier du collectif Troisième Bureau. Cet ouvrage, qui décrit une société idyllique de 75 milliards d’individus, fait froid dans le dos, l’utopie se transformant au fil des pages en cauchemar aux relents de totalitarisme…

Puis nous avons écouté Philippe Marin, enseignant à l’Ecole d’architecture de Lyon (agence superlab à Grenoble) nous expliquer en préambule la notion de smart, abusivement traduite par intelligente, puisqu’elle exprime plutôt la capacité d’un système à traiter des données, à les gérer et à les exploiter. Le sens littéral du mot « intelligent » prend alors un nouvel éclairage. C’est sous cette angle qu’il a parlé des nouvelles technologies, des matériaux « intelligents » pouvant donner naissance à de nouvelles formes architecturales et ainsi influencer la manière de concevoir. Les outils sont là, existent, alors comment se les approprier pour inventer de nouveaux espaces à vivre ?

Raphael besson, du CCSTI de Grenoble, nous a lui parlé des FabLab, des recherches et des expérimentations sur lesquelles il s’est penché. Avec pour question, au final, et non la moindre, la place de l’usager dans ses projets. Est-ce que ces villes, ou quartiers, dits intelligents sont plus adaptés à l’individu ? Qu’ont-ils créé en sus par rapport aux villes classiques ?

Jean-Pierre Andrevon, écrivain grenoblois, et écologiste convaincu, nous a dit sa frayeur à l’écoute de tout ça. Il prône pour sa part le retour de la nature en ville, les plantes et les oiseaux…

Beaucoup de questions finalement suite à ces différentes interventions qui ont toutes, à leur manière, interrogé la manière et les méthodes de conception architecturale et urbaine.

Hagondange

Souvenez-vous : je vous ai parlé, il y a quelques temps, de Thomas et de ses « escapades toxiques »… Si elles m’ont tant touchées c’est que moi aussi j’ai une tendresse particulière pour ces sites abandonnés des hommes qui ouvrent parfois des horizons incroyablement neufs.

Cela remonte au printemps 1992, un voyage hors du temps réalisé dans la cimenterie d’Hagondange, en Lorraine. Menacée par les bulldozers, ce site vétuste, pourtant dépositaire de trésors graphiques et architecturaux, m’était apparu comme magique, créateurs de mondes parallèles. Exploration à la limite du permis, ce lieu mystérieux, comme en attente, a provoqué des sensations et émotions inoubliables. N’ayant pas jusque là d’attirance particulière pour les friches industrielles, j’avais la sensation de me lancer dans une nouvelle aventure sans imaginer la séduction que la cimenterie allait avoir sur moi.

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Escapade toxique

Le hasard fait si bien les choses !

Un échange, une discussion, une association d’idée et quelqu’un vous présente quelqu’un ! Au fil de la conversation vous vous rendez compte avoir quelques points communs… et puis c’est tout ! Sauf que… Imperceptiblement de petits signes vous ramènent à cette rencontre. A l’aide d’une carte de visite d’un drôle de format, vous allez vous promener sur le net, attrapant dans vos filets quelques images séduisantes… Et puis vous les partagez… Vous allez déjeuner au Détour d’un bistrot et vous retombez sur ces mêmes images, avec leur univers si particulier. Alors vous avez envie de les faire découvrir à d’autres !

Tout simplement, je vous propose une petite escapade pas si toxique que son nom l’indique pour admirer ces instantanés de paysage urbain abandonné.

« Suivre un pèlerinage urbain, c’est redécouvrir des lieux privés de sens et déshumanisés. » Thomas MANIAQUE

http://www.escapade-toxique.com/#!collections/c48u

Paris

1987  –  2013

Il faut bien avouer que dans le palmarès des villes que j’ai eu la chance de découvrir, Paris occupe la première position et une place toute particulière dans mon cœur. Ville aux mille visages dans laquelle il est si facile de voyager ! … Je ne sais si, à long terme, je pourrais vivre le quotidien effréné de notre grande capitale, « Paris qui court, déshumanisée, froide, Paris béton, métropole boulot-dodo » comme certains la définissent. Mais j’aime y séjourner.

Vivre Paris en flâneur, en promeneur. Prendre le temps de le sentir, avoir le privilègee de le connaitre petit à petit. Ma découverte de Paris est loin d’être finie même si mon approche a déjà été longue mais épisodique, et continue encore aujourd’hui. Chaque fois que j’y reviens, j’ai l’impression de le redécouvrir, et je l’admire me présenter un nouveau visage. Vaste et multiple. Je n’ai jamais vécu Paris avec un guide, les yeux rivés à ma montre pour « tout voir ». J’ai vécu Paris comme on vient revoir un vieil ami. J’ai essayé de prendre, comme tout vrai parisien, les grands édifices comme points de repère de trajets répétés, sans les considérer comme des passages obligés. J’ai déambulé dans Paris au rythme de mes pas, faisant des détours, m’arrêtant devant un détail banal : impressions d’instants fugaces, souvenir d’escale, de mystère, parfois même d’exotisme. Et j’ai flâné dans des quartiers « sans nom » juste pour le plaisir de marcher… Lire la suite

Oscar et la courbe…

CathBrasilia« Un architecte doit savoir dessiner et écrire »

Oscar Niemeyer

Pour l’architecte que je suis, certaines villes sont mythiques et je rêve de les découvrir. Elles sont chacune indissociables d’un grand nom de l’architecture… Chicago, pour les maisons de Franck Lloyd Wright, Chandigarh, véritable expérience architecturale et urbanistique imaginée par Le Corbusier et Brasilia, enfin, dont les bâtiments phare ont été conçu et dessinés par Oscar Niemeyer, dernier à faire sa révérence…

L’architecture vient ainsi de perdre le dernier survivant des précurseurs de la modernité du XX° siècle, une de ses personnalités les plus emblématiques. Il a tout au long de sa longue vie (104 ans !) et sans relâche consacré son énergie à l’architecture, a toujours su utiliser les techniques modernes d’une façon créative et actuelle. Poète du béton, dont l’appétit pour la vie, la beauté et la justice, a fait de lui un architecte hors norme.

Alors qu’il se nomme Oscar Ribeiro de Almeida de Niemeyer Soares, on le connait seulement sous ce nom de Niemeyer dont la consonance étonne pour ce brésilien amoureux des courbes de son pays, celles des montagnes de Rio, celles des cours des fleuves, celles du corps des femmes… Ces courbes libres et sensuelles que l’on retrouve dans son architecture. Il affirmait ainsi « l’architecture est faite de songes, de fantaisie, de courbes et de grands espaces libres (…) une manifestation de l’esprit, de l’imagination et de la poésie »

Et il est vrai que l’on s’évade rien qu’en regardant ses croquis au trait épais mais sûrs, d’une simplicité incroyable, et où pourtant figure toute la complexité du bâtiment futur.

Saint Eloi

Partis pour découvrir Andernos à vélo, nous avons roulé jusqu’au port ostréicole et c’est presque par hasard que je suis entrée dans cette petite église, blottie sous les grands pins parasols, face à la mer… Laissant derrière moi le reste de la troupe, j’ai poussée la porte et me suis laissée enveloppée par la sérénité d’un des plus anciens édifices religieux du bassin d’Arcachon. La simplicité de son plan primitif en croix latine révèle la beauté des différents éléments qui la composent. Tout y est harmonie, calme, lumière douce et émerveillement. La couleur chaude de la pierre, la lumière jaune, rouge, bleue, filtrée par les vitraux et le mariage des peintures anciennes et du plafond moderne, tout porte au silence et au recueillement. Le gris doux des bancs simples dialogue subtilement avec la magnificence du mobilier liturgique fait d’or et de couleur, subtil hommage à l’orfèvre que fut ce saint.

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Riga

Approchant cette fois-ci en train, enjambant la rivière sur ce majestueux pont métallique, notre vision de la ville n’a rien à voir avec ce que nous en avions aperçu la veille… L’averse a nettoyé le ciel aujourd’hui bleu azur, les clochers se détachent sur ce fond limpide et le parvis de la gare s’en trouve transformé…

Malgré nos bagages, nos premiers pas dans Riga ont le goût de la flânerie, traversant parcs et jardins pour atteindre le petit bijou art nouveau qu’est notre hôtel, à l’histoire lourde et pourtant pleine d’optimisme… Confisqué à ses propriétaires durant l’occupation soviétique, il est restitué, plusieurs décennies après, à leurs descendants revenus de Suède, où ils avaient fui l’occupant. Mariage de cette architecture art nouveau et du confort suédois, issu du bois des tentures et de fauteuils confortables, le résultat est un vrai havre de paix à deux pas de tous les centres d’intérêt de Riga.

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