La Déesse des petites victoires

la DéesseYannick Grannec

 

« Si les gens ne croient pas que les mathématiques sont simples, c’est uniquement parce qu’ils ne réalisent pas à quel point la vie est compliquée »

John von Neumann

mathématicien et physicien

Histoires croisées de deux femmes, côtoyant, aimant et supportant des hommes à l’intelligence mathématique. Echange de souvenirs, de ses petits moments de vie qui finalement sont la base tangible de ces « génies » qui sans ces femmes aimantes à leurs côtés, n’aurait pu accomplir leurs travaux.

Récit en filigrane de la vie de Kurt Göbel, mathématicien du XX° siècle, peu connu des profanes, et qui ne savait pas vivre, terrorisé par le monde de ces semblables, paranoïaque et inadapté aux relations sociales. Récit surtout de sa femme Adèle, qui ne savait qu’aimer, et qui porta toute sa vie le corps de ce génie fragile… Récit aussi d’Anna, jeune femme effacée par une mère omnipotente et un amour finalement semblable à celui d’Adèle mais qu’elle fuit pour se protéger. Tous ces récits croisés sur fond de ce XX° siècle fascinant et terrifiant à la fois, qui vit la découverte de l’énergie atomique et les ravages d’Hitler.

Ce roman, formidablement écrit et documenté, est une ode au génie humain mais surtout à l’amour sans qui il ne serait rien…

« Tout ce que j’aurai fait pour lui dans ma vie. Ranger le monde pour empêcher cette maudite entropie de l’engloutir. Toutes les femmes ont-elles le même destin ? S’appareiller, par amour ou par besoin de sécurité, pour finir par tenir à bout de bras celui qui était censé être le rocher. Est-ce notre lot à toutes ? Ces frères, ces pères, ces amants, amis, sommes-nous là pour les repêcher ? Est-ce dans ce but loufoque que Dieu nous a donné des seins ou des hanches ? Sommes-nous seulement des bouées ? Que nous reste-t-il après, quand il n’y a plus personne à sauver ?

Ranger les souvenirs. »

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