El Duomo : Santa Maria del Fiore

Pas besoin de préciser la ville, pour moi il n’y en a qu’un ! Je ne l’imaginais pas si grand, pas si magnifique, pas si envahissant. Regarder les photos dans les livres, les cartes postales, lire des descriptions… Tout cela n’a rien à voir avec ce sentiment de domination que l’on éprouve, si petit à ses pieds. Quelle merveille, quelle présence, quel exploit !

duomo

De partout dans la ville on peut l’apercevoir, mais lorsqu’on s’en rapproche, par le dédale des petites rues ombragées, on le perd de vue, il disparaît pour mieux vous sauter aux yeux quand, au détour d’une rue, il surgit. Et de la place Michel-Ange, sur cette colline qui regarde la ville, il vous apparaît comme assis sur la cité qu’il domine. Ampleur de l’architecture à l’altière beauté. Ah ! Florence et son Dôme, emblème et fierté de la ville, gigantesque et vertigineux, point par lequel sans cesse on repasse au cours de déambulations multiples et charmantes dans cette ville de Toscane.

Son campanile s’élance avec fierté, comme un signal, élégant avec sa silhouette fuselée, il nous offre la contemplation d’une décoration riche et homogène, renforcée par ses pilastres d’angle polygonaux. Le baptistère, lui aussi, participe à la beauté de l’ensemble. Octogonal, coiffé d’une toiture pyramidale, il expose ses portails de bronze aux dimensions imposantes.

Mais c’est vers le Dôme que mes pas reviennent pour en faire le tour, tranquillement, me laissant ébahie par toute la complexité de l’édifice : ses saillies couvertes de leur dôme miniature, ces colonnettes, ces arches, ce dessin savant que forme le marbre… Blanc, vert, rose, dessinant des motifs géométriques, il accentue le jeu des volumes et accuse les lignes de force de l’édifice, sans en affadir la structure. Même délavé par la patine du temps, il continue à briller au soleil, éblouissant l’admirateur que vous êtes. Cette « marqueterie luisante » (Taine) habille l’édifice et lui donne une note de gaieté.

Pénétrons maintenant dans cette cathédrale aux dimensions surprenantes, au plan original. La coupole surtout impressionne, elle donne le sentiment d’englober tout l’espace. Alors vous vient l’envie de monter, d’avoir cette sensation de dominer la ville que l’on doit avoir du haut de son sommet. L’ascension commence. Vous grimpez les échelons, mesurant votre souffle, ne pensant qu’à la vue qui vous sera offerte une fois le but atteint. Et c’est alors que vous vous trouvez comme suspendu à la base du Dôme, évaluant l’immensité qui vous entoure. Le passage est étroit, angoissant, vertigineux… Mais quelle émotion ! Vous vous sentez fourmi dans un monde de géants. Et puis la montée continue. Les escaliers de plus en plus étroits, de plus en plus raide finissent par s’installer entre les deux parois du Dôme. Votre cœur accélère ses battements. Vous voyez poindre la lumière et vous découvrez enfin, étendue à vos pieds, Florence envahissant votre champ de vision. Vous êtes là, sur le point le plus haut de la ville. Brièvement, un sentiment de puissance vous envahit. Et puis, tout à loisir, vous admirez ces toits, ce tissu dense, vous repérez ces lieux que vous avez pratiqués, comme si vous aviez un plan  en relief de la ville sous les yeux. Tout naturellement, aussi, vous observez ce monument sur lequel vous êtes perché, qui se présente par ses toits, sous un jour nouveau à vos yeux éblouis. Mais comme si vous aviez un ventre proéminent, vous ne pouvez voir « à pic », ce qui vous évite, probablement, le vertige. S’il n’y avait cette hauteur, s’il n’y avait cette impression de survoler la ville, l’édifice vous apparaîtrait beaucoup plus simplement avec son étendue de tuiles bien rangées. Des détails, imperceptibles depuis la place, vous apparaissent et vous ravissent. Par la suite, la descente sera comme marquée par la tristesse de quitter ce lieu où culmine, dirait-on, la beauté de la ville.

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À propos valeriethierry
Architecte Urbaniste Rédactrice, passionnée de voyages pour les découvertes qu'ils offrent, et nul n'est besoin de parcourir la moitié du globe pour s'évader... Un bon livre, une rencontre, un spectacle... Autant de fenêtre sur le monde à ouvrir !

One Response to El Duomo : Santa Maria del Fiore

  1. WebOL says:

    N’y être pas encore allé donne envie de vous relire, et de prendre la route avec Luc sans oublier jamais un carnet de notes…

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