Je ne sais pas pour vous, mais moi quand je vois certains dans mon entourage scotchés sur les écrans et jouer à des jeux d’une violence qui me rebute, je m’inquiète… Tout naturellement, quand j’ai vu l’intitulé de la conférence de Yann Leroux organisée par l’Hexagone « grandir avec Facebook et GTA » J’ai eu envie d’aller l’écouter.
Ce psychologue et psychanalyste, qui s’intéresse de très près au monde du numérique, s’est spécialisé sur les réseaux sociaux et les jeux vidéo en ligne. Geek lui-même, il a suivi les évolutions et l’émergence de cette nouvelle population qu’il nomme les Digiborigènes. Indigènes du monde numérique, ce nouveau monde à coloniser et qui doit nous coloniser. Même s’il pense qu’il faut humaniser cet espace et garder la main sur les machines, il met en avant les progrès et les changements que ces « nouvelles » technologies ont engendrées.
Ces humains qui vivent avec un pied dans le monde du numérique (voire les deux, mais rarement) trouvent que c’est un lieu où il fait bon vivre, une contrée où les échanges sont aussi agréables que dans la vraie vie et parfois aussi riches. Un monde également fascinant car en perpétuel évolution, nécessitant des mises à jour régulière.
Au départ Internet était un monde lointain, une scène où on pouvait jouer un rôle. Aujourd’hui c’est devenu le monde de la transparence totale, les masques sont tombés. Facebook accueille chaque jour un milliard 200 millions de personnes. Il permet de voyager de profil en profil, de connaitre les personnes plus que par ce qu’elles disent, par leurs listes d’amis. De nouveaux codes de conduite ont émergé, la gentillesse est reine (j’aime !), et la méchanceté a un prix social non négligeable.
Le monde des jeux vidéos est quand à lui bien vaste, fait de sous-monde qui vont de l’action à la simulation, de l’aventure à la réflexion, jusqu’au plaisir pure de jouer. Ils offrent des voyages multiples et permettent la plupart du temps de développer rapidité, reflex et agilité.
L’inquiétude que l’on peut avoir face à ces Digiborigènes dont on ne comprend pas toujours la culture ou la langue, se révèle d’après Yann Leroux infondée. Les enfants qui sont nés avec ces technologies grandissent plutôt bien selon des critères et des chiffres sérieux. Ces technologies qui sont parfois diabolisées n’induisent pas de comportements à risque ou violents, on ne mesure pas d’effet de masse de désocialisation ou d’agressivité. Pas non plus de problème de concentration (à part ceux qui y passe leur nuit mais le problème là est lié au manque de sommeil !) et plutôt un moyen d’augmenter la confiance en soi. Quant à l’addiction, il semble prouvé qu’il n’y en a pas. Il y a des comportements problématique mais dont l’origine n’est pas forcément le fait de jouer mais l’environnement qui pousse à se réfugier dans ce monde parallèle. Et la créativité, elle, est plutôt sollicité dans ces univers autour de laquelle ils s’organisent.
En conclusion, Yann Leroux a affirmé que les enfants d’aujourd’hui s’élèvent et s’éduquent comme ceux d’hier. Ce sont les outils qui ont changé. Il faut reconnaître la valeur de ces outils, ne pas leur tourner le dos, ne pas dénigrer ce monde dans lequel de toutes façons ils évolueront, autant leur en donner les clés.
Me voici rassurer ! Ce ne sont pas des extra-terrestres que je côtoie au quotidien, juste des Digiborigènes, pas si effrayant que ça finalement si on tente de comprendre leur culture, de se laisser quelque peu coloniser !