Mobilité intelligente
18 juin 2013 Laisser un commentaire
Aujourd’hui tout le monde se déplace, ou tout au moins chacun a des besoins de mobilité. Les transports sont au cœur de l’aménagement du territoire, sont acteurs de la vie économique et créateurs de liens sociaux. Cette mobilité est considérée comme un droit, « la liberté d’aller et de venir », et doit être accessible à tous. Elle est indissociable des usages et des modes de vie de chacun et s’associe à des enjeux individuels. Elle ne peut être considérée de manière isolée, mais fait bien partie d’un système vaste et complexe.
Comment alors la rendre « intelligente » ? Suffit-il de concevoir des outils, toujours plus performants et innovants pour l’améliorer, la rendre plus facile, plus fluide ? Quels sont les acteurs qui doivent gérer ces outils ?
A la charnière entre deux civilisations, avec la raréfaction des énergies fossiles et l’augmentation des systèmes d’information connectés, l’utilisateur, dans sa globalité, doit rester au cœur des questions de mobilité. Ce personnage complexe, tantôt usager, tantôt consommateur, ou encore citoyen, l’un pouvant être en conflit avec l’autre, ne doit pas être stigmatisé, culpabilisé mais bien responsabilisé. Il faut garder une attention à l’humain, pour que chacun prenne conscience de sa mobilité, de ses impacts, de ses choix. En fonction du type de déplacement, de l’heure de la journée, du chargement, l’utilisateur est un être changeant, avec des besoins très variables tout au long de la journée, parfois en contradiction les uns aves les autres. L’offre de mobilité doit donc être flexible et modulable.
Quelques chiffres
27% |
Des gaz à effet de serre viennent des transports |
17% |
De la consommation en énergie est fait par les transports |
20km |
Parcours quotidien moyen d’un français en France |
Dans les grandes agglomérations, les déplacements sont subis, parfois avec souffrance. Et on voit bien que l’attractivité d’une ville est liée à sa taille et à la facilité des déplacements en son sein. Les enjeux sociétaux sont au cœur de cette mobilité. Tout autant que faciliter cette mobilité, les pouvoirs publics doivent l’optimiser pour en réduire les impacts, en particulier sociaux et environnementaux. La cohabitation des logiques, qui ne sont pas toujours convergentes, complique la gouvernance pour rendre cette mobilité plus durable. Certaines innovations viennent d’ailleurs des utilisateurs eux-mêmes, avant que les collectivités tentent de les institutionnaliser (l’exemple du covoiturage est probant).
Les acteurs multiples de la mobilité, dont les intérêts sont propres à chacun, doivent travailler ensemble pour atteindre des objectifs partagés, définis en commun. La frontière entre le public, pour beaucoup gestionnaire, et le privé, qui investit dans des innovations facilitatrices (constructeur automobile, opérateurs de téléphonie…) est de moins en moins nette. Il y a donc aujourd’hui un réel besoin de coopération, de co-conception et de co-investissement, pour faire de la mobilité un réel service aux populations. Les acteurs doivent trouver leur complémentarité et construire de réels partenariats en clarifiant les rôles respectifs et en repensant la gouvernance.
« L’innovation est aussi dans la simplification » dit Florence Lambert, directrice du CEA LITEN à Grenoble. Pour améliorer le système global, il faut diminuer le besoin de déplacement, rendre ces déplacements plus intéressants. Il faut une approche systémique où l’échange, le dialogue et le travail en commun sont une condition sine qua non. « Le monde de l’information va servir à l’intelligence de l’usage » dit Georges AMAR responsable unité prospective et développement de l’innovation à la RATP. Souhaitons qu’il est raison !
article écrit suite à la table ronde du forum 4i le 23 mai 2013 à Grenoble http://www.forum4i.fr/site/