Buenos Aires

(souvenirs de 1994)

Ville chaotique, sans ordre ni logique, en dent de scie, sans unité… et pourtant avec cette atmosphère bien à elle, ce charme particulier. Buenos Aires au soleil couchant, laissant tes façades prendre ces teintes rouges orangées des minutes précédent le crépuscule, laissant l’ombre de tes buildings assombrir les petites maisons sises à leur pied, laissant les premières lumières de la nuit apparaître, ces néons qui clignotent et laissent voir une autre ville. Buenos Aires nocturne, avec tes rues bondées jusqu’aux heures tardives, qui semble alors t’éveiller, tes rues se remplissant, tes restaurants s’animant… tu grouilles en ces heures nocturnes où tout le monde vit, soutenu par le maté.

Buenos Aires, immense, pont entre l’Europe et l’Amérique du sud, à la fois d’ici et de là-bas, savant mélange de deux cultures.

Borges a d’ailleurs écrit : « El argentino es un italiano qua habla espanol, cree que es frances pero quisiera ser inglès »

(l’argentin est un italien qui parle espagnol, croit qu’il est français et voudrait etre anglais)

Buenos Aires chic, avec tes rues « parisiennes », tes magasins de luxe. Parfois on se laisse prendre à ton jeu, parcourant une rue avec cet étrange sentiment d’être en Europe : enseignes françaises, italiennes, vitrines luxueuses, belles avenues ombragées, régulières. Quartier de Recoleta aux terrasses duquel on vient se montrer et regarder… Regarder, voilà bien une chose que tes habitants maîtrisent. Ils dévisagent sans provoquer, admirent sans froisser. Regard flatteur, regard réprobateur, qu’importe ! Chacun y va de sa pupille dilatée par la curiosité et l’intérêt. Ici on n’existe par le regard des autres, pas d’yeux baissés, pas de regards fuyants…

Et tout à coup, sans aucun signe annonciateur, l’Amérique réapparaît, reprenant possession des lieux sans crier gare. Buenos Aires populaire avec tes petites rues basse ou la tôle ondulé prend la place du béton, où la couleur chante à la place du blanc des crépis ou de la pierre… Buenos Aires, avec tes quelques bidonvilles, pauvres, bien sur, mais tellement orgueilleux !

Buenos Aires vaste, immense, avec tes buildings, et pourtant tellement horizontal comme ce pays où tu règnes, protégé par cette vaste frontière que forment les Andes, seul accident de cette vaste plaine.

Buenos Aires, avec ton aire de liberté, Buenos Aires prison dont il est si difficile de s’échapper, Buenos Aires pleine de contradictions… Buenos Aires et tes idoles, d’Eva Peron à Maradona, Buenos Aires et tes lieux magiques, Boca ou ce si merveilleux cimetière de Recoleta, havre de paix dans l’effervescence des avenues qui le cernent, Buenos Aires et tes échoppes, Buenos Aires et tes marchés artisanaux, Buenos Aires et tes musées non visités.

Buenos Aires loin, si loin…

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À propos valeriethierry
Architecte Urbaniste Rédactrice, passionnée de voyages pour les découvertes qu'ils offrent, et nul n'est besoin de parcourir la moitié du globe pour s'évader... Un bon livre, une rencontre, un spectacle... Autant de fenêtre sur le monde à ouvrir !

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