Restons vigilants…

Jeudi soir, par hasard, et par solidarité envers ma fille qui devait le regarder, j’ai revu « la liste de Schindler » de Stephen Spielberg.

On ne peut qu’être horrifié, voire incrédule, face à la bêtise et la cruauté montrées à l’état pur dans des scènes heureusement en noir et blanc… mais on est surtout interpellé par l’attitude ambiguë de ce riche industriel. Qu’aurions-nous fait à sa place ? Qu’aurions-nous risqué ?

S’il me fallait parler de deux scènes seulement, ce serait celle, oppressante, où les femmes arrivées par « négligence » à Auschwitz sont envoyées nues sous les douches, persuadées qu’elles vont se faire gazer… Leur angoisse palpable, leur incrédulité quand l’eau se met à couler, leur euphorie enfin de se savoir, pour un moment encore, épargnées et leur espoir toujours de survivre à ce chaos, à ce massacre.

La deuxième scène, non moins symbolique, est la remise à Oscar Schindler de cet anneau fondu grâce au don d’une dent en or d’un des juifs qu’il a sauvé. L’inscription en hébreux sur cet anneau « Quiconque sauve une vie, sauve le monde entier » et l’effondrement de cet homme qui réalise, peut-être à cet instant, devant le regard de 1100 vivants, qu’il aurait pu faire plus, sans accepter qu’il a déjà fait tant… En particulier de pouvoir continuer à espérer dans l’homme.

Si le film s’était arrêté là, sur son visage défait dans la voiture qui s’éloigne, il aurait eu pour moi encore plus de force, même si dans son ensemble il colle à la peau, à la tête, au cœur… Et qu’il nous rappelle dans le confort de nos vies, que tout peut basculer, que la limite ténue et floue entre le « bien » et le « mal », la vie et la mort tient à très peu de choses…

À propos valeriethierry
Architecte Urbaniste Rédactrice, passionnée de voyages pour les découvertes qu'ils offrent, et nul n'est besoin de parcourir la moitié du globe pour s'évader... Un bon livre, une rencontre, un spectacle... Autant de fenêtre sur le monde à ouvrir !

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