Petite Poucette

de Michel Serres

Couverture du livre petite poucette

On m’a offert ce livre pour l’espoir qu’il porte d’un monde nouveau.

A la fois léger, quelques quatre-vingt pages vites parcourues, et pourtant dense, tant leur contenu demande de lucidité, il faut le lire et le relire pour entrer dans la réflexion de Michel Serres, décortiquer le texte pour bien comprendre ce que cette « Petite Poucette » a de si précieux et si aimable.

Dans un monde où tout a changé, le rapport au temps et à l’espace, au savoir et à la vie, Michel Serres nous présente cette nouvelle « individu » – dont la dextérité des pouces sur téléphone et autres écrans tactiles donnant accès à la Toile lui donne ce surnom affectueux -qui agit, pense et invente à des années lumières de ses ancêtres. Cette petite Poucette qui n’a plus de sentiment d’appartenance dans ce monde multiculturels, bouge, chahute, ne fait plus équipe, divorce…

Il nous parle de l’école où on lui enseigne un savoir, qu’elle a à porté de pouces, sans l’intéresser, elle attend quelque chose de nouveau, l’école telle qu’elle est ne lui convient plus. Pour Michel Serres les nouvelles technologies appellent une nouvelle pédagogie. Tout est à refaire, tout reste à inventer ! Avec son ordinateur, qu’il nomme « boite cognitive objectivée », qui contient le savoir, analyse, trie, trouve, il lui reste l’intuition novatrice et vivace. Petite Poucette n’a plus qu’à INVENTER… de nouveaux métiers, de nouvelles relations, une nouvelle société, dont il décrit le changement de paradigme.

Et c’est là que réside l’espoir ! Tout reste à faire et cette armée de petits Poucets évoluent dans une collectivité foisonnante et changeante, volatile à laquelle ils s’adaptent au jour le jour. Ils inventent un monde nouveau, qui certes peut perturber leurs parents et grands-parents mais dans lequel ils pourront s’exprimer.

http://www.liberation.fr/culture/2011/09/03/petite-poucette-la-generation-mutante_758710