« Camille…

…redouble » de Noémie Lvovsky.

Drôle de titre !

Aujourd’hui, à écouter les porte-paroles de l’éducation nationale, on ne redouble plus… On approfondit ! Et la maturité acquise permet alors d’appréhender différemment les programmes. Quel rapport ? Peut-être les sens caché de ce titre ? Un redoublement de vie qui permet de voir les choses avec plus de recul, une maturité qui permet au futur de doubler le passé, de dire ce qu’on n’a pas pris le temps de dire, de cueillir ces moments fragiles qui paraissent sans importance tant qu’ils ne nous manquent pas : le timbre d’une voix, les mots anodins…

Ce film plein de charme, où l’émotion se cache subtilement dans chaque scène, quand les situations d’aujourd’hui, nourries de l’expérience du futur, semblent absurdes et pourtant tellement vraies et sincères.

Redoubler son passé peut-il permettre de changer l’avenir ? Non.

Et pourtant, la scène finale du film, centrée sur le visage apaisé de Camille, arrivant à sourire et à redire son amour à l’homme qui la quitte, simplement, sans colère ni amertume, , est à elle seule une note d’espoir comparé à la scène du début. Pas un bouleversement, non, mais une manière différente de vivre les situations. Comme si l’horlogerie d’une vie humaine ne tenait qu’à quelques secondes…

Ce film laisse la porte ouverte à toutes les suites possibles… J’en suis sortie le sourire aux lèvres sans pouvoir en analyser la raison mais avec l’implacable besoin d’appeler ceux que j’aime pour le leur dire…